top of page
  • Photo du rédacteurMarilou

Lettre à mon père

Déjà vingt années se seront bientôt écoulées depuis ton envol vers une autre dimension, plus légère et douce que celle dans laquelle nous vivons. Du moins je l'espère... Bien que la douleur qu'a engendré ton départ s'atténue avec le temps qui nous file entre les doigts à une vitesse indescriptible, lorsque je m'arrête pour penser à toi, ce même temps s'arrête. Mon coeur tremble, ma tête tourne à la recherche de souvenirs clairs qui se font de plus en plus rares pour laisser place à des images floues de toi, maman, et moi.




Et je pleure. Je te pleure. Je nous pleure. Je suis envahie d'une tristesse et d'un sentiment d'incompréhension. Je suis dénuée de ma capacité à rationaliser; celle qui pourtant comprend depuis tellement longtemps que tu as tout donné pour rester avec nous, mais que ton corps ne pouvait plus suivre. Cette même rationalité qui au jour le jour m'aide à accepter ton absence depuis déjà bien longtemps. Ce soir, comme à toutes les années depuis 20 ans à l'approche de la date de ton départ, j'ai huit ans à nouveau. Parce que même si la tête oublie les détails du passé, l'image de cette nuit où on a appris que tu avais quitté ton corps pour enfiler tes ailes pour enfin te délivrer de la maladie est intacte.


Je suis maintenant une adulte. Certes, j'ai pris quelques mauvaises décisions, mais plus de bonnes au final. Je suis bien entourée et je suis heureuse. Je suis une bonne personne. Je réussis bien. Bon je me cherche un peu, mais ça je pense que je tiens ça de toi qui a eu tellement d'emplois et connu tellement d'expériences de vie différentes. Avoir la soif d'apprendre, l'envie de découvrir, le désir de vouloir rendre service et de prendre toujours soin de tout le monde, c'est tout toi. Et pour cette partie, je suis privilégiée, car si ma tête oublie ou n'a pas connu ces dimensions de ta magnifique personne, tes proches me le disent souvent. On se ressemble, papa. Et ça, c'est si précieux. Je suis si fière d'être ta fille et de savoir qu'on voit des petits bouts de toi en moi.


Je suis une maman. Et c'est ici que mon coeur craque à nouveau. Je suis maman et tu n'es pas là. Je te parle. Ma fille te parle; tu es son PapiGuy. Sans vouloir lui inculquer une vision qui un jour ne sera peut-être pas la sienne, je te présente à elle comme un ange. Une figure de protection, de confiance et de confidence. Je me plais à me dire que tu la vois de là où tu es. Que tu nous vois nous obstiner comme deux ados alors que je suis sa mère, comme maman et moi quand j'étais petite. Que tu me vois faire tout ce que je peux pour être la meilleure version de moi-même. Que tu me vois m'éduquer pour prendre les meilleures décisions pour ma fille. Que tu me vois lui transmettre des valeurs qui, je sais, étaient précieuses à tes yeux: le respect, le sens de la famille, l'empathie, l'ouverture d'esprit & l'amour de soi. J'aimerais tellement la voir dans tes bras. J'essaie fort d'appliquer ce que je dis à ma fille quand elle s'ennuie de quelqu'un qui n'est pas devant elle: Ferme tes yeux et laisse ton coeur voir cette personne. L'amour ne se voit pas toujours, mais il se ressent tout le temps.


Bien que ton absence physique laissera toujours une petite ombre sur mon coeur, tout le bien que tu as su propager le temps de tes quarante et une années de vie ne laisse personne indifférent lorsque ton nom est prononcé encore à ce jour. Puisque loin des yeux ne sera jamais loin du coeur pour nous deux, mon petit papa, continue de veiller sur nous. Je suis là, droite et fière de faire honneur à ton nom de famille et d'élever une «petite Paquet» à mon tour qui sans t'avoir connu, saura parler de son grand-père avec éloquence et fierté plus tard.


Et d'ici à ce qu'un jour nous nous retrouvions, continue de venir me rendre visite une fois de temps en temps dans mes rêves. Même dans une autre dimension, ta présence est toujours apaisante et réconfortante.


Je t'aime et je m'ennuie, tellement.


Je te laisse sur les belles paroles de cette chanson qui me touche profondément, que tu affectionnais beaucoup de ce qu'on m'a dit:


« Tu resteras quand même mon petit bout de cul, et mon sang dans tes veines vivra une vie de plus. Vis ta vie, n'aie peur de rien, ton étoile t'a déjà tracé le chemin. Vis ta vie, ne t'en fais pas car la mienne guidera tes pas. Mon étoile guidera tes pas, mon étoile veillera sur toi».


Ton Tilou xxx

639 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page